CHINOISERIES
musique de Loeizig EHOUARNE
texte de Bernard PICHARDIE
CHINOISERIES
Tu as les seins de la taille
D’un bol de riz cantonais
Quand je les vois je déraille
J’ai envie de les dévorer
En un repas de gala
Et je te dis que je t’aime
Ma colombe aux yeux bridés
Que tu es belle comme un nem
Dégusté un soir d’été
Devant la véranda
Tu me mènes à la baguette
À coups de mots aigres-doux
En croquant des cacahuètes
Je sens que pousse le bambou
Et le germe de mes envies
Tu rigoles de mes paroles
Devant la soupe aux vermicelles
Pendant que le cuistot fignole
Le poulet à la citronnelle
C’est mon plat favori
Et voici que je m’échine
En vidant le caquelon
À conter mes origines
Puis te pose des questions
En attendant la facture
Mais je devine un orage
Tout au fond de ton regard
Tu couves une sacrée rage
Qui transperce ta mémoire
Et s’échappe en murmures
Tu racontes les souffrances
Des compagnons de rizière
Venus un beau jour en France
Rechercher une lumière
Pour gommer tous les affronts
Tu me parles de ta famille
Dont tu n’as plus de nouvelles
Et dans ton regard qui brille
Quelques larmes étincellent
En perles du Japon
Je me sens un peu gêné
Le saké a tout à coup
En cette fin de journée
Sur ma langue un drôle de goût
J’arrive plus à plaisanter
Tu ris jaune en étalant
Tous tes souvenirs flambés
Je ris jaune en découvrant
Un sourire amidonné
Tu bois la tasse de thé
musique Loeizig EHOUARNE
paroles Bernard PICHARDIE
chanson déposée à la SACEM